C’est une équipe de France renouvelée à plus de 50 % et très jeune qui va se présenter à Dublin, en Irlande pour les championnats d’Europe (jusqu’au 19 août) : Alex Portal 15 ans, Ugo Didier, 16 ans, Emeline Pierre, Florent Marais, Maël Cornic et Théo Curin, eux, ont 18 ans. « On aligne le fleuron de la natation, ceux que l’on espère voir briller demain et après-demain, sur la scène internationale », glisse Sami El Gueddari. Le directeur sportif dresse un état des lieux positif à l’issue d’un stage terminal intense, organisé à Perpignan (Pyrénées Orientales), là où il a fait très chaud ces derniers jours.
L’Euro tombe au bon moment
« Ce championnat d’Europe est un bon révélateur pour nous dans le sens où tous les nageurs ont des cartes à jouer. C’est un point de passage important parce que pour espérer briller un jour aux Jeux paralympiques, il faut être capable de s’affirmer aux championnats d’Europe. C’est la bonne compétition au bon moment dans ce cheminement qui doit les mener, on l’espère pour quasiment la totalité, à Tokyo. En 2020, ils devront prendre de l’expérience afin de performer à Paris, en 2024. S’ils performent plus tôt, on est preneur. »
Dernier stage, pour apporter une plus-value
« La natation est un sport physiologique qui répond à une planification annuelle avec des cycles et des temps de passage définis par chaque entraîneur. L’idée était de se mettre au service des entraîneurs personnels de chacun. De proposer, depuis le 15 juillet, un lieu où les athlètes pouvaient s’entraîner, malgré l’été, dans des conditions optimales pour poursuivre leur préparation… Or c’est une période clé. Certains ne sont pas venus sur le stage puisqu’ils pouvaient s’entraîner sur leur structure. Nous étions là pour apporter une plus-value sur la planification, sur les temps de récupération et sur l’organisation. On a donc décidé de coller au plus près des consignes des entraîneurs perso. Toutefois, les entraîneurs nationaux posaient aussi leur regard ce qui permet aussi d’apporter un œil neuf aux techniciens personnels et de mieux appréhender les temps de compétition. Cela permet ainsi aux nageurs d’être plus armés pour aborder une épreuve majeure. On renforce ce lien avec les entraîneurs personnels sans lesquels ces nageurs ne pourraient jamais performer. »
Un apprentissage grandeur nature
« Alex Portal, Claie Supiot et Florent Marais vont découvrir l’ambiance et l’atmosphère d’une compétition internationale de référence… Ils vont appendre d’autant plus vite que sur ces championnats d’Europe, il y aura certaines finales directes. Certains n’auront donc pas de marge de manœuvre pour corriger ou changer de petites choses avant les finales. Ils devront être performants immédiatement. C’est une bonne pression. Pour le staff, c’est important de voir comment ils encaissent cela… Aux Jeux il ne faut pas calculer et nager à son meilleur niveau dès les séries. Il n’y a pas de deuxième chance. »
Un accompagnement moral aussi
« Ce stage est aussi l’occasion de leur glisser des petits mots pour faire germer en eux que le fait que de se bagarrer aujourd’hui les aidera demain. On insiste sur le fait qu’ils doivent croire en leur potentiel. On était aussi sur une période où les start-lists sortaient. Les nageurs découvraient leurs adversaires et comment allait s’organiser leur compétition. Ces informations ne doivent pas les inhiber. On leur rappelle que leur objectif est de réaliser leur meilleure perf’. C’est ce qui nous importe. Ils doivent mettre en place ce qu’ils ont fait toute l’année à l’entraînement pour récolter le fruit de leur travail. L’important est de ne pas avoir de regret. Et ce, même s’il n’y a pas de titre ou de podium…
Un bel état d’esprit général
« Cette jeune génération me plaît vraiment parce qu’elle a une certaine folie et une vraie culture du travail. En plein été, malgré des températures très élevées et une longue saison, puisque cet Euro est programmé mi-août et que certains ont disputé les championnats du monde en décembre à Mexico, ils gardent cette envie de faire toujours mieux. Ils affichent une volonté et un bel état d’esprit. Il y a aussi cette fibre qu’ils cultivent entre eux. Ils se charrient, mais une fois dans l’eau, ils attaquent les entraînements le couteau entre les dents et ce même si ce sont les dernières séances intenses. Ils arrivent à rester très centrer sur l’objectif. Ils savent que ces derniers entraînements sont importants et qu’il ne faut pas commencer l’affûtage trop tôt. Certains étaient très fatigués en début de semaine mais ils avaient sept jours pour se régénérer. Et à leur âge, une semaine est énorme. Ils ont accepté, voire réclamé, cette importante charge de travail. Ils sont dans leur réalité et ils continuent d’apprendre à se connaître. »
Une équipe qui se respecte
« Élodie Lorandi, par son palmarès, son expérience et ce qu’elle véhicule, a un vrai rôle à jouer dans l’accompagnement de ces jeunes. Elle est la star de la natation française. A un moment donné, ces jeunes ont été bercés par les performances d’Élodie. Mais l’échange est mutuel. David, Élodie et Anaëlle, qui a pris conscience de ce rôle de cadre qu’elle va devoir endosser, apportent leur vécu. Ils apprennent aux plus jeunes à ne pas avoir peur, à croire en leur chance de podium et de victoire. Mais retrouver ces jeunes qui ont de la fougue, de l’envie et de l’insouciance leur fait du bien. Les deux se nourrissent et tous ont énormément de respect les uns pour les autres. C’est exactement ce que l’on cherche à créer dans cette équipe de France. A savoir, pas une somme d’individualités mais bien une équipe formée par des individualités qui se soutiennent, qui s’encouragent et qui se conseillent. » //Julien Soyer
Les 10 sélectionnés. Élodie Lorandi (S10), Anaëlle Roulet (S10), Emeline Pierre (S10), Claire Supiot (S8). Alex Portal (S13), Florent Marais (S10), Ugo Didier (S9), Maël Cornic (S8), Théo Curin (S5), David Smétanine (S4).
Le staff. Sami El Gueddari (directeur sportif), Guillaume Domingo, Fabien Maltrait, Koen Van Landeghem (entraîneurs), Claire Delpouve (docteur), Baptiste Hemeryck (kinésithérapeute).