Ugo Didier, 17 ans depuis le 11 septembre, est né avec les pieds bots et les membres inférieurs atrophiés. Passionné de sport, il ne pouvait pratiquer que la natation. « Je ne peux ni courir, ni sauter », explique-t-il. Mais dans l’eau, le nageur de Cugnaux, où il s’entraîne majoritairement, affole les chronos, notamment sur le dos. Il songe aux Mondiaux 2019 et aux Jeux de Tokyo 2020.
L’ÉVÉNEMENT SPORTIF DE L’ANNÉE 2018
« La Coupe du monde de foot et la victoire de l’équipe de France. Je n’étais pas né en 1998 (il est né en 2001) donc je ne savais pas ce que cela représentait de gagner une Coupe du monde de football. J’aime le sport et plus particulièrement le football. Cette épreuve se tenant pendant le début de l’été, j’ai pu suivre tous les matches de l’équipe de France et d’autres matches aussi. Parallèlement, il y a avait la préparation aux championnats d’Europe… J’ai aussi été impressionné par le rapprochement que cela a créé en France. Cela fut un point commun à tous. Mais 2018 a été une année riche en événements sportifs avec notamment les Jeux Olympiques et Paralympiques de PyeongChang en Corée et l’Euro féminin de handball, en France, remporté par les Bleues. »
VOTRE MOMENT SPORTIF (PERSO)
« C’est le moment où le speaker de la piscine de Dublin annonce que je suis arrivé en tête du 100 m dos et que je viens d’établir un nouveau record d’Europe. J’avais comme objectif cette année de gagner le titre dans cette spécialité. Ce moment résume bien mon année. C’est le moment le plus beau et le plus important. »
LE MOMENT DE VIE
« Je pense à toutes les discussions autour de parcoursup. Il y a plein d’idées de réformes à venir et tout cela me rappelle mon baccalauréat (bac S obtenu avec mention TB). C’était quand même un moment important qui ouvrait vers l’avenir. »
VOTRE MOMENT DE VIE (PERSO)
« Les retrouvailles avec ma famille pour les fêtes de Noël à Chaumont, en Haute-Marne. Même s’il y a huit heures de route pour trois jours sur place, cela valait vraiment le coup. Partager des moments, faire des jeux de société avec ma famille et rigoler ensemble est rafraîchissant. La famille a toujours été importante. Cela contribue à mon équilibre. Entre mes études et mon calendrier sportif, je ne peux pas souvent voir mes cousins, mes cousines, mes oncles et tantes… Cette fois, c’était un peu différent parce que certains ont pu venir me voir lors des championnats de France à Thionville (ndlr: 2e en améliorant tous ses temps personnels). »
LE NAGEUR DE 2018
« Il y a Élodie Lorandi, cette immense championne qui a mis un terme à sa carrière internationale en natation. Mais il y a aussi tous les nageurs que je côtoie dans mon club, au quotidien. Les retrouver, retrouver cette bonne ambiance qui règne entre nous motive à y aller lorsque c’est un peu plus difficile. De la même manière, je pense aux nageurs de l’équipe de France que j’ai toujours plaisir à retrouver. Là encore, il y a une tellement bonne ambiance que c’est super dynamisant. Avec Flo (Florent Marais), on se booste régulièrement lorsque nous sommes en stage.»
LA PERFORMANCE HANDISPORT 2018
« Celle de Marie-Amélie Le Fur lors des derniers championnats d’Europe (6,01 m au saut en longueur). Mais je pense aussi aux quatre nouveaux titres paralympiques de Marie Bochet aux Jeux de PyeongChang. Elles nous ont toutes les deux fait rêver. »
EN QUOI 2019 SERAIT-ELLE UNE ANNÉE ABOUTIE POUR VOUS ?
« Sur le plan scolaire, elle serait aboutie si je valide un maximum de modules à l’INSA pour avoir une année moins chargée en 2020. Sportivement, elle sera aboutie si je me qualifie pour les championnats du monde et que j’en reviens médaillé. » // J. Soyer