Après ces quelques jours de silence dus au rythme assez intense de nos journées (et aux commentaires des divers médias qui décrivent les épreuves avec talents), je reprends la plume (le clavier) pour vous narrer, en quelques mots, le déroulement de ces derniers jours.
Les résultats vous les connaissez car vous avez l’occasion de les vivre en direct pour certains et en différé pour d’autres. La deuxième médaille de bronze d’Elodie a été la bienvenue… Elle image le tsunami qui a submergé la natation internationale à travers la multitude de records du monde, paralympiques et continentaux.
Maintenant, j’en suis sûr, on vient encore de migrer vers une nouvelle ère et la perte de la suprématie des « stars paralympiques » des Jeux de Londres et d’avant est devenu presque habituel et significatif d’un passage de génération. Les grandes nations en tête d’affiche ont mis en œuvre des moyens dont nous ne disposons pas encore (centres nationaux d’entrainement, détection approfondie, professionnalisation encore plus poussée des encadrements, …).
Nous n’avons pas à rougir de ce que nous faisons jusqu’à présent mais cela ne suffit plus. Dans un avenir proche, il faudra repenser le système en y intégrant ces nouvelles donnes.
Mais l’heure du bilan n’est pas encore arrivée et il nous reste encore une journée d’épreuves demain samedi.
Les derniers jours qui se sont écoulés nous ont montrés de belles choses
Lundi 12 : Théo et Anita pour le 50 NL. Entrée en finale pour Anita qui finira 8ème après une course dans laquelle elle donnera le maximum d’elle-même et déception pour Théo qui se placera à la plus mauvaise place, 9eme et premier réserviste. Savez-vous qu’il doit se présenter en chambre d’appel pour y attendre jusqu’à ce que les nageurs de son épreuve entrent sur le bassin… Une expérience de plus pour notre jeune ami…
Mardi, nous avions le 100 NL d’Elodie et d’Anaëlle ainsi que le 200 NL de David. L’entrée en finale fut une mise en condition pour la suite, laissant présager des finales passionnantes.
18H06 : Anaëlle et Elodie sur le plot de départ. Départ en simultané pour l’ensemble des nageuses qui restent sur la même ligne pendant les 15 premiers mètres. C’est après que tout va se bouleverser… Après le virage, 5 nageuses sont toujours au coude à coude pour les trois premières places mais la canadienne Aurélie Rivard, se détachera rapidement devant la néo-zélandaise, Sophie Pascoe, toutes les deux sous la minute, suivies par une de nos françaises, Elodie.
Les performances parlent d’eux-mêmes avec un nouveau record du monde (59.31) pour Rivard et la première médaille (de bronze) pour la natation française à travers Elodie.
Enfin, le score est ouvert, espérons que la moisson continuera…
Mercredi, la journée de Charles au 100 Brasse en finale directe, épreuve pour laquelle il n’est pas outsider. Nage très complexe s’il en est, les brasseurs sont souvent spécialisés uniquement dans ce style de nage… En face de lui, des monstres de la discipline…
En un mot, il sera difficile de se placer et de réussir à « monter sur la boîte ». Mais il faut saluer une belle course de Charles qui se placera en 4eme position.
Jeudi : Un jour attendu par beaucoup car le programme du jour est le 400 NL de nos deux filles S10. Les séries se dérouleront sans laisser présager la suite tant les nageurs des deux séries resteront sur leur réserve avec des temps supérieurs de plus de 5 secondes de leurs références chronométriques… Par contre la finale sera d’une autre dimension…
Après les premiers 150 mètres en cadence et relativement groupés pour les 3 tenantes des meilleures performances de l’année, la Canadienne Aurélie Rivard va commencer à se détacher de ses concurrentes. Au deuxième plan, l’Australienne Monique Murphy et notre tenante du titre, Elodie. Anaëlle est en 7eme position.
Le reste de la course restera sur cette configuration avec l’espoir pour le groupe français, qu’Elodie puisse effectuer une remontée. A 350M, il faut admettre que les jeux sont faits pour la première place et qu’il faudra se battre pour les 2 autres places. L’Australienne parviendra à se détacher d’une demi longueur avant l’arrivée et Elodie, dans un sursaut de pugnacité, gardera la 3eme place devant la polonaise Oliwia Jablonska, survoltée, qui commençait à se rapprocher dangereusement.
Encore un nouveau record du monde qui fait tomber la barrière des 4’30 (4.29.96) et une deuxième médaille de bronze pour Elodie. Anaëlle finira en 8eme place.
Les deux filles et Théo seront invités à manger au Club France et le staff, Cyril Bourdeau, Régis Gautier, Thomas Fogel et moi-même, passeront au même club pour porter un toast (caîpirinia bien sûr) en l’honneur de cette médaille… Nous aurons le plaisir de voir Manon Proy qui est sur Rio, avec une délégation de l’UGSEL et qui est venue assister aux finales de cette journée.
Vendredi, ce jour ; Charles en finale du 50 NL. Une course que l’on savait intense chez les S8 et pour laquelle le podium serait à moins de 27’’. Au départ, 4 chinois et 2 ukrainiens…
Et c’est ce qui s’est passé. Beau départ de Charles qui se place dans le peloton de tête et lance sa course avec une fréquence optimum. Les derniers 15 mètres verront le dénouement avec une victoire incontestée du chinois Wang en 26’’24, suivi par 2 ukrainiens, tous deux sous les 27’’ comme annoncé. Charles se hissera à la 4eme place avec un nouveau record de France en 27’’17.
S’ensuit la course d’Anita sur le 50m Dos. 8eme de la série, il fallait pouvoir se transcender face aux concurrentes. Dès la chambre d’appel, Anita exprimait sa volonté de mieux faire, règle de conduite qu’elle applique dans la vie courante. C’est pourquoi elle était quelque peu tendue quand elle prit place devant son plot de départ. Dès le coup de sifflet, elle s’élança et prit d’entrée sa place dans le peloton de tête. Le dos n’est pas sa spécialité. Néanmoins, l’ayant travaillé pendant toute sa préparation, elle fit sa première partie de course bien placée. Cependant, ses concurrentes, spécialistes de cette nage et ayant des références chronométriques personnelles bien plus élevées, reprirent peu à peu les places qui correspondaient à leur niveau. Jusqu’au bout Anita ne lâchât rien et termina 7eme avec un temps de 49’’23, grappillant une place par rapport aux séries…
Demain, dernier jour de compétition et rendez-vous avec Charles, David, Anita et Théo pour les dernières épreuves.
Je vous souhaite une bonne nuit et vous renvoie le salut du Brésil… En fait, ne croyez pas qu’il fait tout le temps beau ici ; entre vent et nuages, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous…
Mais … C’est RIO