Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir les trois néo internationaux qui composent la délégation présente à Mexico.
Ugo Didier :
UGO, DEPUIS QUAND, NAGEZ-VOUS EN CLUB ET POURQUOI CE SPORT ?
J’ai commencé à l’âge de 7 ans. En raison de mon handicap, une maladie de naissance qui fait que j’ai les pieds bot et les membres inférieurs atrophiés, je ne pouvais pas pratiquer un autre sport. Je ne peux ni courir, ni sauter. Or j’adore le sport depuis tout petit. Je me suis donc tourné vers la natation, à Cugnaux, près de Toulouse, où nous vivons avec ma famille. Mais je n’ai découvert et commencé en handisport il y a seulement trois ans.
ET APRÈS SEULEMENT TROIS ANNÉES DE PRATIQUE EN HANDISPORT, VOUS VOILÀ QUALIFIÉ POUR DES CHAMPIONNATS DU MONDE SENIOR…
Oui. Je ne pensais pas atteindre le niveau requis aussi vite. J’en suis super fier. L’équipe de France, c’est énorme. J’ai bien conscience que c’est une chance énorme et que l’on ne vit pas ça tous les jours.
TROIS DES NAGEURS DE L’ÉQUIPE PRÉSENTS À MEXICO N’ONT JAMAIS PARTICIPÉ À DES RENDEZ-VOUS AUSSI IMPORTANTS. EST-CE PLUS SIMPLE DE S’INTÉGRER ?
Oui, je le pense. Nous avons à peu près tous le même âge. C’est plus simple de trouver sa place. Cela fait aussi un peu bizarre de se dire que nous étions, il n’y a pas si longtemps en équipe de France jeune et que cette fois on se retrouve pour préparer les Mondiaux élite.
QUELLES SERONT VOS ATTENTES ET VOS AMBITIONS À MEXICO ?
Sur 100 m dos ma course de prédilection où mon record est à 1’06’’60, j’aimerais aller en finale. Après, je serai aussi aligné sur 200m 4 nages et 400m nage libre. Je sais qu’il y a encore de la marge pour monter sur le podium, mais cela reste dans un coin de ma tête. Je sais qu’il y a du travail mais j’ai envie de réussir.
ON IMAGINE QUE PARIS 2024 EST BIEN ANCRÉ DANS VOTRE TÊTE ?
Clairement. J’ai l’objectif d’y participer… Et comme sportif. De même, j’aimerais établir des records du monde et d’Europe. Gagner des titres. Quand je regarde les Jeux olympiques et paralympiques, j’ai très envie de vivre des moments comme ceux vécus par Elodie Lorandi ou les autres champions.
Maël Cornic :
QUE REPRÉSENTE CETTE ENTRÉE DANS LE GROUPE FRANCE A ?
C’est une chance incroyable. Une opportunité à saisir. J’ai surtout le sentiment d’être arrivé au bon moment puisqu’il y a quelques anciens qui sont partis. L’équipe de France est en reconstruction et je suis là.
COMMENT ÊTES-VOUS VENU À LA NATATION ?
A l’âge de 6 ans, j’ai eu une tumeur sur la moelle épinière. Cela m’a fait perdre la sensibilité de la jambe gauche et atrophié la jambe droite. Avant cette maladie, je jouais au foot, je faisais de la lutte. Quand je suis sorti de l’hôpital, j’ai immédiatement voulu refaire du sport. J’ai essayé de reprendre le foot mais c’était trop compliqué. Via la rééducation, je me suis mis à la natation, en loisirs. J’ai finalement pris ma première licence club à l’âge de 13 ans, à Quimper.
MAIS AUJOURD’HUI, VOUS ÊTES À HANDISPORT BREST ?
Oui. Un autre nageur du pôle de Vichy y était. A l’inverse, il n’y avait pas d’autre nageur handicapé à Quimper où je ne nageais qu’une seule fois par semaine, avec les valides et sans prétention.
SANS PRÉTENTION ?
Oui. Je n’ai pas commencé la natation en ayant tout de suite envie de disputer des épreuves de haut niveau. Cela est venu lorsque j’ai su que j’allais entrer au Pôle. Là encore, c’est un concours de circonstances.
VOUS ALLIEZ PASSER EN 3E LORSQUE CETTE POSSIBILITÉ DE SE PRÉSENTE À VOUS. AVEZ-VOUS HÉSITÉ LONGTEMPS ?
Mes parents ont toujours voulu ce qu’il y avait de mieux pour moi. Alors dans la mesure où ce projet m’allait bien et me motivait, ils ont suivi. Cela n’est pas facile de quitter sa famille mais je savais que j’allais progresser. Je suis quand même passé d’une à plus de dix séances hebdomadaires. Je téléphone quasiment tous les jours à mes parents. Je rentre lors des vacances.
Emeline Pierre :
DEPUIS QUAND, NAGEZ-VOUS EN CLUB ET POURQUOI CE SPORT ?
Le 9 février 2014, lors d’une compétition de gym, je suis tombée de la poutre. » Bilan : luxation de l’épaule. Direction les urgences de l’hôpital le plus proche. La prise en charge de cette blessure, sans gravité majeure, tourne au cauchemar. « J’ai été opérée et cela s’est mal passé, reprend la néo-internationale. A l’arrivée, je ne peux plus plier et déplier mon coude normalement. » Il y a aussi eu des répercussions sur son poignet et son épaule. « J’ai été opérée deux autres fois ». Par le sport, et notamment la natation, une discipline que je pratiquais en parallèle de la gym, j’ai su trouver les ressources pour rebondir.
VOUS NAGEZ DEPUIS DEUX ANS AU SEIN DU PÔLE DE VICHY, COMMENT C’EST PASSÉ VOTRE INTÉGRATION AU SEIN DE CETTE STRUCTURE ?
Les choses ont étés très vite. Peu de temps après ma reprise de l’entrainement j’ai été retenue pour les Jeux Européens de la Jeunesse 2015. Pour préparer cette compétition j’ai réalisé 2 semaine de stage à Vichy ce qui m’a permis de découvrir la structure, 2 mois plus tard j’intègrais le pôle de Vichy .La première année, celle de Seconde, fut compliquée. J’étais loin de chez moi, le rythme était très soutenu entre les cours et les séances. Et j’avais du mal à suivre en cours à cause de mes opérations. Mais je me suis accroché. Les championnats de France N1, disputé avec l’élite valide à Montpellier en avril 2016 furent un déclic qui m’a donné envie d’aller encore plus loin.
QUELLES SERONT VOS ATTENTES ET VOS AMBITIONS À MEXICO ?
Je serai alignée sur 100 m dos, 50m NL, 100 m nage libre et 200 quatre nages. J’espère surtout réaliser un temps proche de mon record sur 100 dos (1’11. 78 sur 100 m dos)