Les territoires ont un rôle majeur à jouer dans l’implantation du mouvement handisport. C’est vrai en matière de détection et d’organisations… pluri et/ou uni-disciplinaires. La commission natation a ainsi mis en place une étape interrégionale dans le circuit de compétitions nationales. Trois sites (épreuve Ouest, Sud-Est et Nord-Est) ont été retenus pour accueillir ce rendez-vous indispensable afin de décrocher sa qualification pour les championnats de France en 50 m, prévu fin mai à Sartrouville.Le test s’est avéré concluant. À Brive-la-Gaillarde, théâtre du tour interrégional Ouest de natation, le Comité Régional de la Nouvelle-Aquitaine Handisport a gagné son pari. « Les retours sont positifs et le club de Limoges a déjà postulé pour organiser l’épreuve l’an prochain », se réjouit Cédric Jary, chargé de mission de l’instance. « L’un des enjeux est de remettre les comités régionaux au cœur du projet natation », appuie Sami El Gueddari, le directeur sportif de la discipline à la FFH. Ce type de rendez-vous peut aussi faire office de galop d’essai pour assurer, par la suite d’un championnat de France, où le volume de participants oscille entre 150 et 160 nageurs.
PLACER LES TERRITOIRES AU CŒUR DU PROJET NATATION
Le secret de la réussite de la Nouvelle-Aquitaine réside dans un investissement sans faille des bénévoles – une cinquantaine encadrée par trois salariés du CRH le jour J – et une parfaite collaboration avec la ligue régional de natation valide. « On a pu compter sur du matériel et des officiels de la ligue », développe Cédric Jary.
Le CRH a, aussi, obtenu de la municipalité de Brive, une privatisation totale de tout le bassin sur la journée du samedi. Les nageurs bénéficiaient ainsi d’un bassin de récupération. La préparation minutieuse, en amont, assurée par Cédric Jary et son équipe a porté ses fruits.« On peut encore s’inspirer du fonctionnement de la commission, notamment pour les championnats de France, en matière d’inscriptions. »
Cette première édition a permis aux 88 nageurs de se confronter dans de belles conditions et ainsi de défendre pleinement leurs chances pour se qualifier aux championnats de France. « Tous les nageurs doivent participer au circuit handisport pour prétendre au France, rappelle Sami El Gueddari. Ces rendez-vous interrégionaux, véritables paliers entre les régionaux et les France, sont aussi un rendez-vous au cours duquel les nageurs en devenir peuvent s’inspirer des références nationales ». Et les qualifications ne sont plus validées à travers des temps. Il faut figurer dans le top 16 de sa catégorie… d’âge. Comme au France petit bassin fin décembre, les courses se disputent par âge, sans distinction de classe et de sexe. « Les classement sont établis via la table de cotation », rappelle Sami El Gueddari.
L’idée étant de placer les trois « interrégions » sur un même week-end, ce système permet une émulation différente, liée à l’incertitude des temps réalisés d’un site à l’autre, et peut renforcer les liens entre les nageurs d’une même région et interrégion. L’intérêt est aussi de proposer aux meilleurs, deux rendez-vous dans un bassin de 50 m avec des conditions se rapprochant de celles qu’ils rencontrent au plus haut niveau. Et aux nageurs n’ayant pas encore le niveau de participer aux championnats de France de mesurer leur progression.
Mais les nageurs ne sont pas les seuls à profiter de ces épreuves interrégionales pendant lesquelles les organisateurs ont recours aux plaques électroniques et font appel à des juges de nage, des starters, des juges de virage. « Tout cela augmente les compétences des territoires, crédibilise le circuit national handisport et engendre la progression du mouvement, insiste Sami El Gueddari. Et renforce l’identité fédérale. »
// J. Soyer