Chers Amis,
Aujourd’hui dimanche est un jour « blanc » ; Nous n’avons pas de nageurs inscrits aux épreuves du jour, et c’est une première. Aussi nous avons voulu que cette journée soit consacrée au repos et à la détente. Rassurez-vous, il y aura quand même au programme un entrainement. Mais nous avons voulu donner l’opportunité aux membres de l’Equipe de passer un peu de temps avec leurs proches.
J’en profite donc pour relater les évènements d’hier, samedi, et de vous faire part de quelques réflexions du jour.
Ces deux premiers jours nous ont marqués sans aucun doute. Parfois, pendant une épreuve qui ne se déroule pas comme on l’avait prévu, une multitude de perception peuvent vous envahir :
Pourquoi ai-je l’impression de voir le travail de plusieurs années se diluer dans le bassin, pourquoi la perception du temps qui s’écoule semble parfois s’accélérer, pourquoi la vue des concurrents qui vous dépassent devient une vision de cauchemar dans lequel vous semblez fonctionner au ralenti…
Et quand ça arrive, il faut prendre conscience de la relativité de la performance, de sa propre performance…
Mais le temps ne peut s’arrêter et, quoi qu’il arrive, les jours de compétition se succèdent et vous rattrapent. A chacun de trouver les moyens de fixer ses regards et ses intentions vers ce futur porteur d’incertitude…
Ainsi, après ces deux premiers jours, très chargés émotionnellement, ce samedi se devait d’être placé sous le signe de l’abstraction (ce qui est loin d’être aussi évident). Car cet état d’esprit est nécessaire pour les nageurs qui concourent aujourd’hui… C’est une des capacités des sportifs de haut-niveau que de pouvoir se reconcentrer et évacuer le doute…
Pour Théo, cela semble être une faculté intrinsèque. Et cette qualité qui déjà lui appartient, malgré son jeune âge lui donne un plus indéniable pour la suite de sa carrière. Sa participation à la série du 50M Papillon sera d’ailleurs à la hauteur de son objectif. J’ai eu le plaisir de l’accompagner en chambre d’appel… Beaucoup de monde s’y retrouvent car les séries du 50m se succèdent et l’espace est très vite occupé. Je vous rappelle qu’il faut s’y présenter 15 minutes avant l’heure prévue de la course pour vérification du matériel (homologation des combinaisons, des lunettes et du bonnet) sous peine de se voir disqualifié…
Pendant ce laps de temps d’attente, tous les comportements sont individuels et extrêmement variés : cela va du simple recueillement à l’agitation la plus « excentrique », gymnastique rythmée par une musique personnalisée, « frappe » bruyante sur ses membres, bondissements, … Bref, de quoi provoquer un détournement d’attention ou une déconcentration possible.
Avec Théo, « rien ne bouge » ; je m’entends, il a déjà son rituel qui fait appel à une immobilité et une organisation des derniers préparatifs : faire le nœud du lacet de sa combinaison, vérification des lunettes, du bonnet, … et attente dans le plus grand silence malgré l’agitation autour de lui…
Après, une fois qu’il aura pris place sur le plot, c’est l’inverse qui s’installera avec sa motricité si particulière…
Ce 50M Papillon a été programmé mais n’a pas été préparé spécifiquement. Il est bon pour lui de se retrouver dans les conditions de course avant son 50M NL. Mais soyez rassuré, une fois le départ donné, il ne sera pas question d’une ballade de tourisme… Là-aussi, il est question de rituel ou plutôt de répétition. Tous les éléments de réglage fin sont activés. La mise en condition est optimum et la machine de guerre est armée…
Il ne restera plus qu’à… façon de parler ou plutôt de faire…
Notre Théo terminera 12eme des séries avec un temps très proche de ses records personnels (44’13).
Vient l’heure ensuite de notre jeune nageuse, Anaëlle Roulet. En préparation optimale, notre benjamine abordera sa série avec la ferme intention de se sélectionner pour la finale. Et ce ne sera pas facile tant la concurrence internationale est importante dans sa catégorie. Après une série très disputée dans laquelle Anaëlle se placera en troisième position (1’12.20), son positionnement en 6eme place des séries lui permettra de venir en découdre avec les 7 autres concurrentes qualifiées.
C’est donc à la finale de l’après-midi, qu’Anaëlle se présentera sur le plot N°7 au côté de la canadienne qui a déjà été son adversaire lors de la série du 50M NL. Après un départ canon, Anaëlle parcourt la 1ère longueur en 37.30 et vire pour se relancer dans un rythme de folie. Cependant les meilleures nageuses mondiales ; Sophie Pascoe et Pap Bianka ne lui laisseront pas la possibilité d’accrocher le podium à l’issue de cette course. Anaëlle finit en 7eme position en 1.12.21. Une déception certes pour la nageuse vendéenne… Mais dans le monde du sport (handisport), peu de sportifs peuvent se targuer d’avoir participé, 2 olympiades de suite, à une finale paralympique… Et ça ce n’est pas anodin…
Rendez-vous demain le 12 pour le 50M NL d’Anita et de Théo.
Quand vous lirez ces lignes, je serai dans ma phase de sommeil… Aussi je vous souhaite une belle journée et réitère mes remerciements pour vos courriels d’encouragements et de soutien de l’Equipe…
Jean-Michel
Jean-Michel WESTELYNCK
Directeur Sportif Natation Handisport